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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 11:14

Day 1

Aéroport d'Auckland, on glande en matant les indigènes... Notre vol transpacifique est arrivé en avance (vents favorables) alors que 7h d'attente se profilaient déjà. Pas de place sur le vol matinal de Jetstar. Les maoris sont vraiment impressionnants. A la télé on se sent protégé, sur place c'est beaucoup moins confortable. On essaie de ne pas se faire remarquer.... des femmes surtout ! Elles ont des tatouages sur la lèvre et au menton... à rendre un bouc malade de jalousie !

Problème mécanique sur l'avion, arrivée à Christchurch (domaine des Crusaders !) en retard. Personne ne nous attend à l'aéroport. Pourtant on avait donné notre numéro de vol au loueur. On appelle, ils viennent.

Le camping car a fait son temps. 220000Km au compteur. Pas du tout celui escompté, mais on n'a guère le choix, alors... on se tait et on prend. Etat des lieux sommaire. On se couvre d'assurances (option all included)... et nous voilà partis ! Direction Akaroa, au sud-est, dans la péninsule de Banks. Ancien cratère volcanique bien érodé. A peine arrivés, un vrai déluge. A l'arrière les affaires sont un peu trempées... En plus le van fuit ? Non... les écoutilles étaient mal fermées. On se réfugie dans un camping sur les hauteurs. Repos bien mérité... on respire enfin après cette longue étape de bien plus de 24h...

Fait pas chaud !

 

Day 2

Il fait même froid. La vue depuis le pissou matinal est splendide. Le ciel est limpide, nettoyé. On doit libérer les lieux à 10h. C'est tôt quand on est en vacances et qu'on aime glander un peu le matin... mais va falloir s'y faire, la contrainte est la même dans tous les campings du pays !

On visite la bourgade. Le port, la plage... les coquilles pullulent, les huitriers se régalent. Petit marché improvisé dans un recoin. Les gens vendent chacun une babiole : salades, courgettes, fromages, confiotes, muffins... On déguste un café à faire palpiter des heures le coeur d'un italien endurci. Imaginez un ristreto pur jus servi dans une grande tasse à expresso ! Un bateau de croisière australien est ancré... 3500 touristes à bord. On discute un peu... et on décampe vite !

Le camion est très mal suspendu (on a l'impression de conduire une deudeuch) mais le moteur tourne comme une horloge. Au bout d'un moment on l'a bien en main.

La baie d'Akaroa c'est le cratère de l'ancien volcan. Il s'est ouvert légèrement pour donner un accès à la mer. Tout autour, les flancs, coniques, avec régulièrement l'écoulement des eaux qui creuse de petites vallées avec des échancrures longues et étroites au bout. On descend sur 2 de ces vallées, Lebons bay et Little Akaloa... Elles se ressemblent... plages de sable gris. Un petit hameau, de très beaux arbres et une quiétude, une douceur de vivre. Paisibles.

De gros paquets d'algues tubulaires très étranges faisant penser à des bêtes éventrées dégueulant leurs boyaux. Ou à des aliens, pour les plus jeunes. En les frôlant on se demande si leurs longues tentacules ne vont pas se dérouler pour nous enlacer une cheville et nous entraîner... Non, on n'a encore rien fumé !

Direction le sud. On s'arrête dans une ville industrielle pas du tout touristique, Timaru. Le soleil se couche... on tournicote un moment avant de trouver un cimetière marin débouchant sur une petite plage tranquille. Le temps se gâte. On devait faire un crochet vers la montagne et le mont Cook le lendemain. Finalement on restera sur la côte. Direction plein sud.

 

Day 3

Ville improbable sur le chemin, Oamaru. On s'est arrêté une heure dans un backpacker du centre pour pianoter sur Internet. S'y déroulait la fête du village avec en point d'orgue un vibrant hommage au vélo de nos aïeuls. Immense roue à l'avant, toute petite roue à l'arrière. Selle perchée très haut. On y monte à l'aide d'un marche-pied à hauteur de la roue arrière. Une sacrée acrobatie. Défilé de ces engins dans les rues. Fanfare de cornemuses après le discours du maire. Population celtique en émoi (pas l'ombre du tatouage d'un indigène maori !). On se serait cru dans une petite bourgade écossaise ou irlandaise au début du 20ème siècle. Petite chance d'apercevoir des pingouins mais pas aux heures où nous y étions... sont encore moins matinaux que nous ces bipèdes là !

Direction Dunedin, territoire des Highlanders (normal on est en pleine Ecosse !). Grande ville (celte encore) plus au sud. On la traverse pour se rendre sur la péninsule d'Otago, à l'est. On longe la côte interne jusqu'à sa pointe, repaire d'albatros royaux. Grande falaise, leur allure  en vol est magnifique. On arrive à en suivre quelques uns des yeux pendant leurs longues envolées... et même à en photographier un.

Au retour nous repartons par les crêtes après avoir résisté à la tentation de se faire embarquer pour aller en minibus voir une plage avec des pingouins. Arnaque ou pas mais $50 chacun tout de même... On résiste ! Au détour d'un virage (nombreux), une plage superbe s'offre à nous très en contrebas. Début d'une longue balade à travers les dunes, d'une remontée de la plage pour contempler des phoques qui piquent un bon roupillon à son extrémité. Au dessus, sur la hauteur de la dune, un abri , un poste de guet. On entre. 5 ou 6 personnes sont déjà là. Ils observent un pingouin à yeux jaunes (et pattes roses) qui rentre de sa baignade et regagne tranquillement son repaire bien en haut de la falaise. Génial. Nous sommes aussi émerveillés que deux gamins. Et chapeau le pingouin ! Non mais... avez-vous déjà essayé la marche en montagne avec des palmes aux pieds ?

Nous rentrons sur Dunedin et nous installons le long de la plage, en la surplombant. De belles vagues, quelques surfeurs s'amusent avant que le soleil ne se couche... on ne le voit pas tomber, il se couche sur la côte opposée. Nous sommes au sud-est de l'île !

 

Day 4

Le sud nous réclame, le sud nous attend. Direction Invercargill par les Catlins, des forêts originelles sur relief accidenté.

En quittant Dunedin, suite des terres agricoles rencontrées plus haut puis pâturages. D'un coup ça devient plus sauvage. La côte est plus hachée, ciselée, découpée. D'immenses plages désertes entre des éperons rocheux. Quelques phoques somnolent ou se baignent... Un pingouin est dressé à la limite de la plage. Il n'a pas bougé d'un pouce pendant le quart d'heure où nous sommes restés. Très belle balade dans la forêt primitive. Des fougères arborescentes de 10m de haut ou davantage. Inouï, jamais vu ça ! Les précédentes dataient des Antilles pour l'une, du cirque de Mafate à la Réunion pour l'autre. Ces dernières étaient bien naines comparées à ces spécimen là. Les chants des oiseaux (perroquets, perruches et un petit oiseau de rien du tout ressemblant à un rossignol qui surpassent tous les autres en variations mélodiques) complètent le décor.

Re plages superbes. Une forêt pétrifiée (les cendres d'une éruption ont recouvert les bois les transformant en pierre), on descend. Un bébé pingouin posé sur un rocher fait sa sieste. On dirait un gros ballon de rugby. Un peu plus loin on surprend les parents (1 petit mètre au garrot) qui sortaient de leur nid et se dirigeaient vers leur baignade du soir. Génial. On s'éclipse pour ne pas déranger. Le soir on trouve un camping vétuste et bohème au bout de la ville près de la plage d'Orami.

Un couple franco belge vivant à Barcelone sillonnent le pays avec leur gamin de 18 mois dans un petit van qu'ils ont acheté. Ils restent 4 mois en NZ puis filent 2 mois en Malaisie, là où la ie est moins chère... Il viennent d'où on va et comme on vient d'où ils vont... on s'échange les spots ! On les quitte le matin avec un brin de tristesse... se reverra-t-on ?

 

Day 5

On ne peut pas descendre plus bas, donc cap au nord, vers la montagne en passant le plus à l'ouest possible, en longeant les fjords... On se demandait si on allait s'y risquer après notre étape patagonne mais le couple rencontré la veille nous a décidé. On y va.

Des montagnes, des lacs. Deux bleds, Manapuri et Te Anau. Sont proposées des virées sur l'eau identiques à celles que nous avions « subies » en Patagonie. Non merci ! Direction Milford et son fjord vertigineux.... véritable cul de sac 120km plus loin, toujours au nord. On espère que ça vaut le coup ! C'est parti !

Les montagnes se resserrent, les sommets s'élèvent... les paysages deviennent plus alpins. Forêts de résineux, torrents... on se perd un peu dans des vallées qui s'entrecroisent. Un long tunnel et une longue descente sur l'entré du fjord. Nous y sommes. C'est à peu près dégagé mais le jour tombe vite. C'est effectivement très encaissé, un peu angoissant. On pensait camper comme des sauvages... impossible ! No overnight camping ! On s'invite dans le seul camping du coin. Pas accueillant. Quand on n'a pas besoin d'être sympa pour être plein... On s'installe à côté du torrent, on ne fait que passer. Une pluie fine tombe toute la nuit, se mêlant au flux sonore du courant.

 

Day 6

Le matin aussi il pleut. Pluie et brouillard se confondent. On n'y voit goutte ! On regrette un peu d'être monté si haut ! Heureusement qu'on a un peu aperçu le site la veille au soir. On comptait quand même s'y balader une demi-journée. Pas la peine de s'attarder, on serait étonné que ça se lève bientôt. Pas envie de passer la journée à attendre dans un troquet une hypothétique éclaircie... on file !

Longue halte déjeuner-Internet à Te Anau dans un café bien accueillant. Ses soupes délicieuses sont réconfortantes. On décharge nos photos, puis départ pour Queenstown en milieu d'aprem. Il pleut toujours. On ne regrette pas d'avoir fuit Milford. Le mauvais temps est général dans le sud.

Sous la pluie, on cherche un emplacement où poser le van pour la nuit. Finalement on découvre une winerie (quel heureux hasard !) en bordure du lac Hayes. On déguste deux millésimes de Pinot noir avec une assiette de fromages. En sortant il fait presque nuit mais on trouve à deux pas un petit emplacement très mignon près du lac. La tempête fait rage toute la nuit. Vent très violent et pluie.

 

Day 7

Le matin la pluie s'est calmée, le vent aussi. La neige est présente sur les collines alentours, c'est dire si la nuit fût fraîche... sans chauffage ! Younette a sorti le bonnet de ski (et les gants... si si ) !

Pas grand beau temps mais presque. On retourne visiter la ville, puisque la veille la pluie nous l'avait interdit... avant de filer vers Wanaka, plus au nord. Queenstown est à peu près à la même latitude que Milford, donc hier nous n'avons guère progressé dans notre remontée vers le nord.

Wanaka est beaucoup plus petite, plus intime, plus mignonne. Lacs et montagnes se disputent sur la photo, pour changer un peu !

On décide de prendre une piste (35km de graviers) jusqu'au pied du mont Aspiring et sa balade vedette, le « Rob Roy ». 3h de marche du genre « bavante » dans la forêt. Mayoune n'est pas complètement remise de sa bronchite... on écourte un peu sur la fin !

Arrêt camping... tout neuf et tout confort (avec même un spa !). Très bien conçu. On se régale d'un carré d'agneau mijoté avec de petites courgettes sautées et de quelques fraises en dessert... le tout acheté sur le petit marché en plein air du village 2h avant... et accompagné d'un petit cru du cru, on a un peu honte de baffrer ainsi devant nos jeunes voisins qui se con tentent de plats de pâtes et de hamburgers big fat ! Free Internet, rare dans ce pays (surprenant même... alors qu'en Amérique du Sud, le plus petit troquet du bled le plus paumé a son wifi !)! On arrive à avoir les enfants au téléphone... tout va bien ! Superbe journée ensoleillée (et bien ventée). Repus, sereins.

 

Day 8

Remontée vers la côte ouest et ses glaciers. Le temps se gâte. Balade sous la bruine mais encore une fois magique dans la forêt primitive. Toujours aussi grandiose. Les arbres couverts de mousses et de lichens prennent des formes humaines... les fougères simples et superbes. J'en suis presque amoureux ! Les différents étages de végétation, les broussailles, un second niveau qui culmine à 15-20m tandis que le sommet des plus grands arbres dépasse les 30 ou 40m. Son odeur est profonde, terreuse, un peu acre, décomposant les souches vieillies. L'humidité est maximale, constante... Quand il fait beau, on la sent sécher ! Aujourd'hui, le temps est vraiment pourri. On entre aperçoit les glaciers, Fox et Franz Joseph, entre deux couches de nuages. Les nuages bas, le ciel uniformément gris. Pouahh !

On s'échappe... on remonte en ne voyant rien ou si peu de la beauté des lieux. Damned ! On se range sur le bord d'un lac pour la nuit. La pluie s'est enfin arrêtée. Plat de pâtes, lecture collégiale et début de la sérénade moustiques ! Toutes les issues du camping car sont théoriquement fermés mais ils arrivent à passer quand même et en nombre... on en tue une dizaine... on se couche... impossible de m'endormir. Au milieu de la nuit, je pars chercher refuge dans le village suivant... une rue de traverse et dodo plus tranquille après avoir zigouillé le dernier... enfin j'espère ! Marianne est en pétard et j'ai droit à un... « tu nous emm... avec tes moustiques »... bien senti !

Encore un chasseur incompris...

 

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