Melbourne, jeune et décontractée, très cosmopolite : ça grouille !
Le centre ville est occupé en grande partie par Chinatown. De l'autre côté de la rivière se trouve le quartier des affaires et des grands hôtels dans d'immenses buildings de verre. Dans les rues, les « chinois » sont plus nombreux que les « caucasiens ». La population est étonnamment jeune, si Sydney était 30-40, Melbourne est manifestement 20-25 ! Mais dans leur immensité, que font ils des gens de notre âge ???
Notre hôtel jouxte des bâtiments universitaires, nombreux en ville. En pénétrant dans l'un d'eux pour aller dans un lavomatic (ben oui, ça fait aussi partie des occupations du voyage !) je tombe sur un cours en chinois!
On sillonne le centre-ville à pied et en tram à la recherche du B&B dans lequel nous resterons 2 nuits. Le centre-ville n'est pas immense, on tombe rapidement sur des parcs au delà desquels des quartiers de jolies petites maisons de style victorien se succèdent. Notre B&B occupe l'une d'elles.
Contrairement à Bamako, le samedi à Melbourne, c'est un jour de mariage. On aperçoit dans une ruelle d'aspect plutôt sordide, plusieurs mariées « attendre », entourées d'autres personnes endimanchées (ensamediées ne se dit pas...). Les murs de cette ruelle sombre, pas plus large que 3m, sont entièrement recouverts de tags. On apprendra qu'il est de très bon ton d'y prendre ses photos de mariage (vous qui me lisez, vous l'avez prise où, vous, votre photo de mariage ?). Se succèdent des mariés de toute nationalité dont un couple d'indien, indiscutablement les plus beaux, revêtus de tenues superbes.
Sur les trottoirs, des musiciens en tout genre font la manche dont l'inévitable « joueur de cornemuse », instrument universel, nous en avons croisé un dans tous les pays que nous avons traversés !
Les restos sont un peu moins chers qu'à Sydney. Le premier soir nous décidons de manger dans un « chinois » puisqu'il y a l'embarras du choix. Oui mais justement, lequel ? On choisit un malais, devant lequel des asiatiques font la queue. C'est bon et pas cher, on sent juste un peu le graillon en sortant de là !
Nous avons un peu tardé à réserver une voiture pour rejoindre Adélaïde, ce sont les vacances de Pâques, tout est booké... On doit modifier nos plans : location d'une voiture pendant 4 jours avec retour obligé sur Melbourne, réservation dans un train samedi (l'Overland)pour Adélaïde. Ca ne paraît pas compliqué comme ça, mais ces tracasseries d'organisation nous ont pris une bonne partie de la journée...
On prend quand même le temps d'aller jusqu'à la plage. Elle est bien moins belle que celles de Sydney puisqu'elle occupe le fond d'une baie très fermée. On savoure notre chance de tomber sur un bon petit resto (bon petit vin aussi), d'autant plus que ce même soir le temps passé sur Internet à booker nos prochaines réservations ne nous permettra pas de manger... Plus le moindre biscuit au fond des sacs...
Mardi matin, on récupère notre Kia après une balade dans le plus grand marché de la zone Asie-Pacifique. Les étals de viande sont magnifiques, tout est impeccable, la viande incroyablement bon marché. On comprend qu'il doit être plus qu'intéressant de tenir un restaurant en Australie !
Un crabe de 9 kilos... oui oui... fait face à de grosses langoustes... On achète du pain et du fromage pour notre picnic.
Direction « The Great Ocean Road », la route qui longe l'océan sur 250 km en direction d'Adélaïde. Première étape, Torquay, la Mecque du surf ! Rip Curl, Billabong, Quick Silver, etc.. On fait quelques emplètes, ce n'est ni moins cher, ni différent de ce qu'on trouvera cet été à Juan ou à Hossegor mais on a besoin de quelques rechanges.
Les vagues sont petites, la Rip Curl Pro se déroule par ici mais on ne la verra pas.
On a un peu trainé le long du littoral et dans les villages où les cacatoès blancs font un raffut du diable. On arrive à la nuit tombée sur Apollo Bay, chez Angela. Ce soir menu indien... et pour l'apéro un jeune du cru qui parle pas trop mal français (il a trainé 6 mois chez nous) ouvre un Shiraz de la Margaret river, vallée au sud de Perth... plus ancienne région viticole réputée pour donner un des meilleurs nectars d'Australie...
Le lendemain, arrêt sur la plage, le temps est magnifique, l'eau, très fraîche, je n'étrennerai pas mon maillot Billabong !
Continuant notre progression vers l'ouest, on prend un stoppeur, aperçu la veille dans un autre village... on baragouine 2 phrases avant la sempiternelle « where do you come from ? » … France ! A ben ça alors... il avait le look anglo-saxon et lui nous avait pris pour des hollandais. Younette appréciera...
Ca repose de parler français. Pierrick est tout jeunot, 20 ans et bourlingue depuis déjà quelques années, de potes en squats... normal, il a fugué à 15 ans du domicile parental et forcément depuis... il galère... Ce jeune est très très sympa... on a passé la journée avec lui à visiter les plus beaux spots de cette côte impressionnante... par la beauté du découpage érosif mais aussi et surtout par l'amplitude de la houle et le fracas des vagues. La mer dégage une puissance inouïe... la côte est d'ailleurs parsemée d' « historic ships crews » qui sont autant de spots de naufrages des navires de pionniers navigant trop près de la côte et pris par la houle... aucun survivant. Impossible. Une puissance terrible, terrifiante.
On regrette de ne pas avoir laissé à Pierrick la possibilité de nous recontacter... vraiment dommage mais sur le coup, on était un peu pressé de rejoindre notre halte du soir (à 165km de là) et lui de regagner Apollo Bay avant la nuit... il avait planqué son sac dans un buisson. J'espère qu'il réussira sa vie. A son âge, il a déjà recul et maturité. On a passé une très bonne journée avec lui.
Le matin en allant dans la direction d'un vieux phare sur la côte, nous avons observé une bonne douzaine de koalas nonchalamment avachis sur leurs branches d'eucalyptus... certains sont un peu plus vaillants et se déplacent non sans grâce et agilité sur les plus hautes branches des arbres à la recherche de jeunes pousses... on en a même vu un à 4 pattes au sol... qui changeait d'arbre ! Avec ses petites pattes arrières en flexion style grenouille et ses longues griffes très acérées, il monte très vite.
Sur la route du soir... on s'active... doublant une rangée de voitures restant gentiment à la queue leu leu... on comprend plus tard (trop tard) pourquoi... Le jour s'éloigne et nos espoirs d'arriver avant la nuit aussi... Toute sirène hurlante voici une voiture de police... que nous croisons... et apercevons aussitôt faire demi-tour... manifestement c'est pour nous ! Elle clignote de tous les côtés et de toutes les couleurs... bleu, rouge, orange... une Holden guirlande de Noël... Le shérif local est très fier de son joujou... radar mobile dernier cri à l'intérieur... tout juste s'il ne nous fait pas visiter mais... 125 au lieu de 100 ! On n'y coupe pas ! Permis... papier de loc... il revient plus tard avec la sentence... $244 d'amende et 3 points ! Pour les points... on s'en tape et pour l'amende... libre à nous (enfin... à moi !) si on a (j'ai) envie ensuite de revenir en Australie... on avisera ! On sait jamais... si un des enfants s'y installait ! Forcément toutes les voitures doublées nous dépasse... ils doivent bien se marrer.
Avec tout ça on arrive tard à la guesthouse de Portland... la dame vient nous ouvrir en peignoir... il semblerait qu'elle ne nous attendait plus. On bouffe à la taverne du village... no comment... ça remplit l'estomac.
Le lendemain on pousse un peu jusqu'à la baie suivante vers une forêt pétrifiée sur la falaise... bordée de roches volcaniques formant des pillow lavas (pour les géologues) … c'est bien plus spectaculaire que celle aperçue en NZ dans la zone tidale, érodée par les flots... ici, seul le vent (et les embruns) fait outrage.
Direction les Grampians, chaîne montagneuse 150km au nord. Des grés érodés en immense falaises abruptes, très spéctaculaires. Jusque là c'est plat, monotone. On longe ensuite la montagne (c'est très relatif, elle culmine à 1100m !) vers Hall Gaps... point de départ des excursions. On aperçoit un wallaby du coin de l'oeil... par contre quelques cadavres plus ou moins décomposés jonchent la chaussée... De nombreux 4x4 nous croisent ou nous doublent, suivies ou pas de caravanes. Le coin est très prisé pour y passer le week-end de Pâques.
On embarque un israélien qui a fermé sa voiture en laissant ses clés à l'intérieur. Sur une petite route paumée un wallaby à pieds joints... schboing, schboing... se plante en plein milieu et nous regarde arriver, curieux... on comprend mieux pourquoi autant se font écraser ! On freine et on le regarde regagner tranquillement le côté... pas très sauvage... pour un peu, il viendrait presque nous dire bonjour à la fenêtre... Il est super mignon et donne vraiment envie de le caresser ! Ca donne la pêche ce genre de rencontre !
Dans la foulée nous croisons les mêmes touristes aux mêmes endroits à visiter... mentionnés dans les guides... Au détour d'un virage nous manquons de justesse de percuter un chinois fou qui roulait au milieu de la route... Le fossé aussi était proche !
En fin d'aprem nous regagnons le motel réservé. Proprios très sympas. La propriété est appréciée des kangourous... un petit groupe broute derrière leur maison... une maman porte son bébé dans sa poche ventrale... mignon. On n'approche pas trop car le mâle montre quelque signe d'agressivité... en tout cas il fait écran pour protéger sa tribu.
A présent on repère plus facilement les bons plans bouffe... finis les restos chers et décevants. On se régale de quelques tapas et d'un bon verre de vin dans un troquet accueillant.
Le matin, après de très bons oeufs au bacon... on est les 1ers ou presque sur les balconies... le promontoire le plus photographié du massif... 1/2h de marche dans la forêt, quand soudain... frayeur ! On sursaute... le buisson d'à côté vient de bouger... mais quel est donc cet animal ? Quand on aperçoit un petit wallaby qui a dû avoir aussi peur que nous ! Il garde ses distances mais nous regarde longuement... intrigué et curieux.
On a décidé de rentrer sur Melbourne bourrés... Le trajet retour est « haché » de dégustations de vins... ceux des Grampians d'abord puis des vignobles des Pyrénées... Irouléguy, Jurançon, etc… Meuhh non... tout de même pas ! Le 1er domaine nous fait goûter toute sa gamme... On est scotché... c'est vraiment excellent, du 1er au dernier... et comme ça va crescendo dans la qualité, on se régale et on continue. Le dernier dégusté, un Shiraz, vaut sans doute bien de nos Côtes Rôties ! Pas donné non plus... mais on craque... on boira ça dans le prochain camion, vers Perth ! Un autre domaine ne vaut pas tripette, le suivant par contre est de qualité... les Pyrénées c'est 16 vignobles de 15ha éparpillés sur une région assez vaste... on a donc l'impression de visiter une région viticole... sans vignes !
Retour pépère sur Melbourne. On voulait faire quelques emplettes dans des magasins d'usines... mais c'était compter sans « Good Friday », vendredi saint, férié dans tous les pays anglo-saxons !
L'hôtel est à deux pas de la gare. Averse... alors que nous nous apprêtons à sortir diner... ce sera tartines de pain, fromage et poulet dans la chambre. On réserve les vans pour Perth. 1ère semaine un 4x4 pour crapahuter au nord, et un petit truc plus modeste pour arpenter sur les routes du sud par la suite.
A 7h, enregistrement des bagages... comme pour l'avion... et à 8h le train s'ébranle... doucement, très doucement... il doit rouler à 10km/h pendant la 1ère heure. Pas étonnant qu'il mette 10h30 pour parcourir 700km. Au programme... sudoku, écriture du blog (on est à la bourre), lecture et sandwiches... finalement ça passe plutôt vite... mais que la campagne australienne est monotone... plate, sèche... pas étonnant non plus que 80% des australiens vivent sur la côte !
En arrivant à Adelaide... pas un bus, pas un taxi... 80 passagers attendent et il arrive un taxi toutes les 3mn... à ce rythme là, on n'est pas couché ! Une navette apparaît... on se précipite et on se fait jeter... notre hôtel ne l'intéresse pas ! Du coup on perd 15 places dans la queue des taxis... Enfin ces derniers arrivent en masse ! Tout d'un coup... 10, 15 ! C'est parti... direction... l'Hilton ! Oui... vous avez bien lu... il devait être en promo... on s'est fait plaisir !
La chambre n'est pas mal ! Peignoirs, chaussons... on se siffle un petit apéro/cheddar bien mérité et avant de partir diner on redonne une certaine dignité (oubliée) à nos godasses ! Hé oui y a aussi du cirage dans les chambres !
Canard rôti au 1er chinois trouvé sur la rue des restaurants de la ville... à 80% chinois ! Très bruyant mais pas trop mauvais... un peu gras toutefois ! Bière chinoise pour accompagner.
Belle nuit et breakfast somptueux pour commencer la journée ! Et dire que demain matin... on remet ça !
Matinée glandouille... et après-midi visite citadine. Ca ne se bouscule pas. Bon, c'est Pâques mais tout de même ! Pas grand monde sur les trottoirs ! Des musiciens dans la rue piétonne... un super magasin de disque... on en profite pour élargir notre stock de CDs. Un groupe qu'on avait entendu à la radio un soir tard en rentrant du ciné... Beirut... on vous le recommande, c'est génial ! Quelques jolies perruches multicolores dans les arbres, des pigeons huppés... un musée sur l'art aborigène passionnant et un film russe étonnant au musée d'art moderne... surréaliste et hyper esthétique... Mayoune est sous le charme... moi aussi !
Re Hilton, re apéro et re chinois... ce coup-ci on a pris le temps de noter sur Internet le meilleur resto asiatique de la ville... par chance, les chinois ne ferment jamais... pas même le dimanche soir pascal ! C'est toujours bruyant mais bon et pas cher.
Le soir on réserve un avion entre Alice Springs et Darwin... le Ghan est complet aux dates qui nous convenaient ! 2h d'avion plutôt que 24h de train... après tout, je ne crois pas que l'on perde au change... en plus les trains australiens... on a déjà donné avec l'Overland... vieux, lents, montés sur ressort... des zébulons omnibus ! On ne connaît pas notre bonheur en France de voyager dans des trains de qualité !
Demain à 13h, si on arrive à s'extirper de l'hôtel... on devrait être à Perth !