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8 avril 2012 7 08 /04 /avril /2012 03:34

Il est 7h10... toujours pas de taxi ! On commence à baliser... Téléphone à la compagnie... »Ah... désolé, on vous avait oublié ! Je lance un appel immédiatement ! ». 10 mn après toujours rien... Re téléphone... « Ah j'ai demandé mais aucun taxi ne répond... alors ! »... Euh... oui... et pouvez-vous renouveler l'appel svp ? « Bon d'accord... je demande à nouveau... ».

Tranche de vie en Nouvelle Calédonie... ça vaut tous les résumés...

Encore 10mn et le taxi arrivait ! Un descendant d'arabes (comme ils disent... bref des algériens !) révoltés à la fin du 19ème et envoyés au bagne... Lui en était fier... et c'était bien le seul !

Le ciel est dégagé, on survole le sud de l'île et ses terres latéritiques surexploitées... une grande usine est en fin de construction et de test; elle passera en production en fin d'année. Arrivent les îlots et l'île des pins... à peine 20mn de vol ! La navette du gîte nous attend... direction le sud. Les fameux pins sont rachitiques. Pins des Landes plantés au milieu du siècle dernier avec l'intention de produire du papier... le chauffeur m'explique hilare que pas une rame n'est jamais sortie de ces forêts. Les troncs sont squelettiques. Les arbres endémiques sont les pins coloniaux ou aurocarias... espèces de gigantesques pins filiformes très minces et très très hauts (20-30m).

Le gîte est à 3mn à pied d'une superbe baie, Kanuméra. L'eau prend des tons verdâtres surprenants lorsqu'on approche d'un gros rocher corallien planté au milieu. La tradition kanak vénère ce rocher (on en retrouve du même genre dans toutes les baies du sud et de l'est de l'île) au point de considérer comme sacrilège de poser un pied dessus. L'anse voisine, Kuto, séparée par une petite langue de sable, est également magnifique... une vraie carte postale... sable blanc et cocotiers. On y trempe des heures. C'est vraiment divin ! L'eau est à 27-28°... on pourrait y passer la journée !

Le bungalow est tout confort et protégé par un totem érigé au faîte du toit... douche et wc... top ! Seul souci... il est ouvert aux quatre-vents ! Heureusement il est bien pourvu en ventilos et prises anti-moustiques !

L'aprem on trempe aussi 2 bonnes heures dans l'autre baie. Qui a dit que c'était rengaine l'île des pins ? Le soir balade jusqu'à la presqu'île à la conjonction des 2 baies... Un couple tient une boutique (la seule plusieurs km à la ronde). Lui, suisse germanique, elle,néozélandaise, ils vivent là depuis 40 ans... 20 comme organisateurs de plongées (les premiers) et les 20 suivants comme créateurs/imprimeurs de tissus (paréos, tee-shirts, …) qu'ils vendent essentiellement aux touristes australiens dont les paquebots accostent quelques heures par semaine sur un wharf pas très éloigné...

Dans l'aprem, on a commandé une langouste pour le soir et une excursion en pirogue jusqu'à la piscine naturelle de la baie d'Oro... à l'est de l'île.

Les langoustes sont plus que délicieuses, un régal ! Jamais nous n'en avions mangé d'aussi bonnes. Fraîches du matin. Superbement grillées... Montre en main et sans lever le nez de l'assiette, on a mis une heure à les avaler ! Miam miam...

La traversée de la baie d'Upi (et ses allures de baie d'Halong... avec tous ces rochers, on s'y croirait !) nous a pris 2 bonnes heures... en croisant des dauphins et des tortues. 1h de marche à travers la forêt accompagnés des « roucoulements » des naudous... de gros pigeons sauvages... nous amène chez Régis, puis en longeant la rivière jusqu'à la piscine naturelle, alimentée à chaque marée. Nous nageons au milieu des poissons. L'eau est si claire qu'on n'a même pas besoin de masque pour les observer. Il y en a des centaines de toutes sortes... Par contre, c'est le week-end... et on n'est pas les seuls sur le spot ! La côte, 30m plus loin, est sauvage et battue par les vagues. Direction chez Régis pour manger le bougna (ici les auvergnats... ils les bouffent !), mélange de poulet (ou de poisson) et de légumes tropicaux enveloppés dans une feuille de bananier et cuits 2h dans la cendre... les arômes sont délectables, le poulet et les légumes fondants... Le gîte n'est pas habilité à vendre de l'alcool... dommage, un petit vin blanc fruité là-dessus...

Nous digérons, nous errons... tiens en voilà un qui fait trempette dans la rivière ! Oui, un magnifique héron cendré... La balade longe le Méridien et la grande plage de la baie d'Oro jusqu'à la côte rocheuse. Demi-tour via la taverne du Kougni (une petite pensée pour Laurent...), autre paradis de la langouste. Retour en fin d'aprem... baignade... On discute en buvant des bières et dîne avec un parigo-breton-oléronais qui visite (souvent) son fils néocalédonien. Petit carry-crevettes pendant qu'il s'enfile une langouste sous notre nez (on lui avait donné envie la veille)... grrrrrrr ! Le Sauvignon néozed est bon c'est déjà ça !

Aujourd'hui on va jouer les robinsons ! Il a plu des cordes au petit matin... nous avons cru un moment notre escapade compromise. Un hors bord vient nous chercher sur la plage pour nous emmener sur l'îlot Brosse. On embarque avec 4 autres personnes au crane rasé... des légionnaires (serbes, brésilien et bulgare)... plus tard se joindront à nous 2 kinés françaises canons et un couple de japonais...

On arpente la plage dans un sens, puis dans l'autre... L'îlot est inhabité, aujourd'hui seuls deux bateaux et son lot de touristes (20 tout au plus) ont débarqué. Un peu à l'écart on barbote... quand l'autre groupe déboule dans notre coin en laissant traîner leurs yeux partout, la forêt, la plage, l'eau... nos serviettes... mais que cherchent-ils ? Soudain, quelqu'un s'écrit « Là... il y en a un ! » en fixant un petit truc d'un bon mètre qui ondule à quelques brasses... On regarde et reconnaît sommairement un serpent tricot rayé blanc et noir... charmante bébête locale dont le venin est plus concentré que celui du cobra... et qui peut d'une simple morsure vous envoyer dans un autre genre de paradis ! Nous n'avons pas chronométré notre sortie de l'eau mais sûr qu'on n'a pas traîné ! On s'est vite replié pour nager à côté des bateaux... tant pis pour la promiscuité... ça rassure !

Les langoustes étaient nettement moins bonnes... même si l'entourage était délicieux... Les 2 kinés prennent plus de 3 mois de vacances par an et sillonnent les airs et les mers le reste du temps... Là elles venaient de Tahiti et filaient ensuite vers Bali pour un périple de 3 mois... en maillot brésilien ! Pas belle la vie ? Les japonais étaient moins bavards... pas un mot de français ou d'anglais... ça limite... Le poisson cane, servi après les langoustes, a fait l'unanimité... un délice.

La marée baissant nous partons vers l'îlot de Nokanwie voir l'immense langue de sable qui fait la une de toutes les brochures sur la Nouvelle Calédonie... l'endroit est sublime, l'eau divine. Plus rien n'existe alentour. Un crève coeur de repartir... surtout que le ferry nous attend à 17h... pour 3 petites heures de traversée vers Nouméa. On regarde sur le pont le soleil se coucher. Dommage que nous n'ayons pas décidé d'y rester plus longtemps ! On reviendra... on espère...

Alain nous attend au pied de la passerelle... on ne le voit pas... pourtant il est imposant ! Dîner tous les 3 dans la baie des citrons... même resto que le 1er soir... très bon. Tout d'un coup la pluie se met à tomber... de plus en plus fort... des trombes… et pour 3 jours sans discontinuer ! On ne viendra plus pendant la mousson... promis !

On retrouve notre hôtel... Le lendemain on va chercher la voiture réservée... toujours une Twingo... Direction le sud et Vaty à l'est... on n'y voit goutte (bis !), toujours des troucasses de folie sur la route et le parc de la rivière bleue est fermé (le lundi)... Rien à faire là ! On rentre sur Nouméa via la route côtière du sud... quelques tribus vivent dans ce coin perdu... rien d'autre... Ca doit être très beau... sans doute... Les cantonniers ne viennent jamais dans le secteur... on roule à 10km/h... un vrai parcours du combattant sans un 4x4... à 2 ou 3 occasions on a cru qu'on restait sur place ! Un crochet vers un gîte de luxe et sa plage noyée dans la brume... bof mais la route est meilleure... On traverse la forêt primaire, beaucoup plus basse qu'en Nouvelle Zélande... trop gris pour être beau... le sol est rouge brique... partout ! Arrivés en haut d'un col... vision d'horreur ! Une gigantesque usine sortie de nulle part... des lumières perçant le brouillard, des fumées... la richesse et le futur du pays... vite, fuyons ! Beaucoup de radiers mais, usine oblige, la route est praticable...

Pas mécontents de retrouver Nouméa pour 2 nuits... on s'ancre près de la baie des citrons. Le lendemain on sera sur l'anse Vata... un très bel hôtel avec jacuzzi... On s'occupe... marché couvert (fruits et poissons), corvée de laverie, coiffeur pour Mayoune... et Aquarium l'aprem... très joli, un plaisir. Le soir on dine chez Toto, une institution au quartier latin... style bistrot lyonnais... superbe (sauf pour le vin... pas au niveau de la bouffe) !

Le lendemain matin, on attend une bonne 1/2h la navette... pour changer... et nous voici à l'aéroport ! Aircalin ne nous trouve pas sur sa liste... ils nous garent de côté et essaient de joindre Qantas... et comme personne ne répond, laissent un message sur le répondeur pour qu'ils rappellent... Les minutes s'égrainent... l'heure d'embarquer approche et on attend toujours patiemment dans un coin... Plus qu'1/4h avant le départ... et personne ne s'excite... Bon... ça a assez duré, on prend les choses en main... Je pense que si on n'avait pas insisté pour qu'ils rappellent Qantas... on serait encore, plusieurs jours après, en train d'attendre leur rappel ! Suite du résumé précédent (épisode du taxi)... sur la douceur de vivre... et la « nonchalance » îlienne... Ceci dit... tout se passe toujours avec le sourire... et c'est déjà beaucoup !

Petite éclaircie matinale... pour le décollage... On atterrira 2h plus tard... à Sydney... sous la pluie !

 

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