Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 04:21

Arrivée à Nouméa. Enfin, il fait chaud... 32° ! On n'avait pas connu ces températures depuis Santiago ! Humide aussi. Tout est bien organisé, taxi ou navette... laquelle est un Fiat Ducato flambant neuf ! Ce sera la navette !

Dépose devant l'hôtel. La chambre est un grand studio de 35m2 au coeur du quartier latin, en plein centre ville. On a vue sur la cathédrale, et en se penchant un peu, sur le marché et la mer derrière... En passant par le port (que l'on aille vers le sud ou vers le nord, il n'y a qu'une route qui permette de sortir de Nouméa) on a vu que le Betico, le bateau pour les îles (de la Loyauté et des pins) était revenu de son carénage en Australie... c'est bon signe !

A 18h on a rdv avec Alain (un ami d'une amie de Younette) pour une visite de la ville à la tombée du jour. Il fait beau, c'est sympa. De grandes baies... port de plaisance, baie des citrons, anse Vata... bel aperçu en passant par les collines entre les baies. On s'arrête boire une bière (la locale, la n°1)... Il nous suggère et les deux éponges que nous sommes... absorbent. Au moins 3 jours dans la grande terre... une journée minimum au sud et 2 jours dans l'île des pins... c'est amplement suffisant ! C'est le 2ème calédonien à nous dire la même chose... s'ennuierait-on ferme à l'île des pins ?

Après 2 bières... et de nombreuses anecdotes sur le pays et ses us et coutumes (il appartient à une des 10 1ères familles françaises de notables installées dans l'île depuis 1860) il s'éclipse. Nous mangeons sur place... dans la baie des citrons... un plat du jour délicieux... Retour taxi. Un ancien militaire qui n'a pas voulu rentrer. Reconversion en taxi privé de nuit !

Quant à nous... dodo !

Le lendemain on prend notre temps. Confitures maisons de mangue, banane, poire, ananas au tit déj. On se régale. On donne notre adresse pour un troc futur. Nous envoyer Nutella et fraises Tagada (hors de prix ici) et elle expédier confitures !

Programme du jour... organisation du séjour : 3 jours de loc de voiture vers La Foa et Bourail, retour via Thio, 3 jours d'île des pins (aller avion, gîte sur une superbe baie et retour bateau), puis 2 autres jours de loc de voiture avec balade au sud vers la rivière bleue... et pour finir plage et farniente dans un hôtel sur l'anse Vata. Finalement ça a d'la gueule ! Le temps de tout organiser nous prend quand même quelques heures...

L'orage débarque dans l'aprem... ça tombe dru, comme dirait Younette, encore plus dru qu'à Nice quand ça tombe dru ! D'un café on regarde dégringoler les trombes d'eau. L'eau commence à remonter des canalisations et à envahir trottoir et chaussée. La température chute d'un coup... hier 32, ce soir 10 de moins...

Pas de bol. On a les boules... repas pris vite fait dans le seul bouiboui encore ouvert à 21h dans le centre (inondé) de Nouméa. On fait grise mine... comme le temps !

Il pleut... quasiment sans interruption depuis hier soir... moins fort mais une belle pluie dense tout de même. Nous voilà partis vers le nord. On n'y voit goutte (ouaf ouaf) ! Location d'une Twingo2. Pas très rassurante sous la pluie. Du coup, on lambine. Tout le monde nous dépasse, même les bus et les camions. Après Boulouparis, on se lance sur les traces d'une plage tropicale... finalement noyée dans un mélange de brouillard et de pluie. On entraperçoit les cocotiers... En passant nous longeons une rivière marron prête à déborder... et passons 2 ou 3 radiers déjà bien hauts pour la Twingo... il est plus prudent de ne pas s'attarder. Demi-tour.

Il pleut très fort. La route est truffée de nids de poules masqués par l'eau et dont certains pourraient abriter une famille de dindons ! On zigzague, on évite... Nous roulons, franchement désabusés... quel aperçu peut-on avoir d'un paysage en roulant sous une pluie tropicale avec une visibilité ne dépassant pas 30m ? Comme on lambine, il est déjà midi lorsque nous arrivons à notre 1ère étape programmée... La Foa (Dieu nous l'a donné, nous l'avions perdue, et nous ne sommes pas prêts de la retrouver !)... passons.

Oh comme cette petite bâtisse coloniale a l'air mignonne... vétuste mais vraiment très typique ! On sera mieux à l'intérieur que dans la voiture... Le resto est déjà presque plein (comme ils se lèvent aux aurores, avant 6h, les néocal déjeunent très tôt, vers 11h30 !)... Et si on mangeait pour se remonter le moral ? Crabe farci au menu... la veille, Alain avait mentionné que les palétuviers en abritaient de fameux et que les meilleurs étaient dans cette zone... Effectivement, un vrai régal ! Les gratins de centolla sud américains reviennent taquiner notre mémoire... Et là, c'est encore meilleur ! En tout cas c'est un vrai « chasse-spleen » (les amateurs de Moulis comprendront)... Les grosses crevettes aussi sont excellentes... très fraîches et juste poêlées avec ail, persil et huile d'olive. On est bien en France ! Comme l'endroit est wifisé... on s'installe une bonne heure devant une n°1. Dehors ça tombe toujours à peu près avec la même intensité... Pour le soir, nous avons réservé chez l'habitant... à « la petite ferme »... à une vingtaine de bornes de là.

Départ anticipé à la ferme. Le crochet vers la plage nous a convaincu que rien n'était à espérer, question visibilité. On y arrive tant bien que mal... après avoir traversé une grosse mare bien profonde... la bougie reste au sec... ouf ! Vu le temps... les fermiers ne nous attendaient pas... On a apparemment eu de la chance de passer... les voisins appellent les uns après les autres pour dire qu'ils sont coincés chez eux... les ruisseaux débordent, inondant les chemins. Si ça se trouve, on va se retrouver bloqué dans ce trou... mais bon... la ferme semble accueillante et le proprio à l'air d'être un bon vivant. Madame part aux fourneaux et nous prenons un apéro à rallonge... Jean-Louis est une encyclopédie calédonienne vivante... il connaît tout sur tout... un peu saoulant mais on apprend plein de choses... sur l'histoire de la famille (5ème génération sur place), sa vie, et les événement marquants de la vie sociale et politique de l'île... il est intarissable ! Ce mec a tout essayé (et tout foiré) en terme d'élevage... a essuyé un cyclone qui a ravagé sa ferme... A chaque fois il s'est relevé et a reconstruit. Un vrai pionnier dans l'âme ! Vite à table... 2 canettes de barbarie nous attendent... à la cocotte avec navets et patate douce... et le sempiternel riz ! Pour commencer une salade de cerf mariné dans du citron... miam ! Il nous a dit en tuer environ 80 dans l'année ! Un troupeau à lui seul... Malgré ces mini carnages (il n'est pas le seul à chasser), le cerf prolifère dans les terres et détruit les plantations. On se couche tard, tant ce Monsieur Bouvier est bavard ! Le bungalow est très rustique et sommaire, c'est la campagne !

Le temps s'est un peu levé pendant la nuit et le lendemain, à défaut de soleil, la visibilité est revenue... des collines nous entourent... la propriété s'étend encore sur plus de 25ha (il en a vendu 15) jusqu'aux lignes de crêtes. Sans faire le tour du proprio, il nous montre les alentours immédiats de sa ferme... et ses incongruités... autruches et biches. Ce gars revit depuis qu'il reçoit des touristes... la fin de ses emmerdes ?

En passant, la ville où nous nous étions réfugiés la veille, se dévoile... très beau jardin où poussent 20 des 24 espèces de palmiers endémiques de l'île. Plus loin, un bagne plus où moins restauré. Le bagne a permis de coloniser l'île tout en se débarrassant des communards parigots dès 1871. Une fois leur peine effectuée, on attribuait un lopin de terre à ceux qui voulaient rester. Une large proportion de vieilles familles calédoniennes en sont issues... mais très peu nous l'ont avoué... La côté aussi se découvre, mais l'eau est toujours aussi crade, marronnasse... L'image des tropiques, de son eau translucide et de ses cocotiers en prend un sacré coup ! On pourrait se croire en baie de Somme !

On pose nos affaires dans un très joli B&B tenu par des métro... et gare la voiture un peu plus loin. Un sentier dans la falaise nous amène jusqu'à la baie des tortues et sa petite soeur la baie des amoureux... à quelques mètres du bord, on aperçoit une tortue qui sort sa tête de l'eau de temps en temps pour respirer. L'eau est très sale. Après s'être perdus au bout d'une route sans fin... voici une plage immense... l'anse Poé... l'eau est à peine plus claire, insuffisant pour avoir envie de se mettre à l'eau... sur le bord ça grouille de petits poissons... nous siestons sous les noix de coco.

Le petit bungalow est fort agréable (le studio du fiston parti faire ses études en Australie... comme beaucoup de jeunes calédoniens) et le faré, véritable salon en plein air, espace juste couvert d'un toit (traditionnellement en paille), original avec cuisine intégrée et table/chaises surbaissées (pieds sciés). On se sent bien. Repas moins bon que la veille certes (l'espadon, pêché le matin même, est trop frais et un peu coriace !)... mais les saveurs sont plus que délicieuses. Le mari est cloué au lit avec un lumbago (un mien copain !)... nous ne le verrons pas... Il est prof au collège de la bourgade, Bourail, prof de technique... d'achat et vente de pièces détachées automobiles... Exclamation collégiale... « ça s'enseigne ça ? ». Hé ben oui... les kanaks sont plutôt timides et n'ont pas trop l'habitude de s'exprimer, de prendre des initiatives (un héritage de la culture familiale et tribale qui écrase un peu les personnalités)... alors on les incite à aller de l'avant, à oser, à questionner, demander, négocier... et comme le marché automobile est très porteur sur l'île... record de voiture par habitant de tout le territoire français... et proportionnellement record de décès sur les routes aussi. Ils conduisent comme des malades et les chaussées (en extrapolant on dépasserait les 35000 morts annuels dans l'hexagone) sont en très mauvais état. Ajouté à ça un problème récurrent d'alcoolisme... et la consommation d'un haschich local surpuissant pour noircir le tableau. Donc, faire gaffe en conduisant !

Les moustiques se régalent sous le faré... de petits silencieux, comme à présent dans le sud-est... pas vu de plus près si ce sont des tigres... mais sont du même acabit.

Lendemain matin tranquille avec son lot de confitures maisons... banane et goyave... miam miam !

En traversant l'île d'ouest en est, c'est à nouveau le déluge... Les cols et vallées se succèdent, resserrés, escarpés... pas de radiers... heureusement ! On imagine que les points de vue doivent être splendides... par beau temps ! Un pan de montagne dévasté par les extractions de terres rouges (latérites à nickel). Thio arrive. Petite bourgade minière avec au bout de la plage, sa mission et son wharf ! Pas grand chose à en dire, il fait trop gris. Les mamans attendent les enfants à la sortie de l'école. Des qu'on discute avec eux, les locaux sont très gentils... par contre je ne ressens pas la même harmonie sociale qu'à La Réunion. Ici les communautés cohabitent mais une tension est palpable. Deux conceptions diamétralement opposées de l'existence s'affrontent...

Pour le diner, nous avons réservé à « l'assiette du cagou » (oiseau emblématique du pays). Fruits de mer, poisson et assortiment de légumes du pays (igname, patate douce, tarot, banane, …). Cuisine familiale. C'est délicieux !

Demain nous partons pour l'île des pins... le taxi est commandé pour 7h... Bonne nuit !

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de marolivtour
  • : Un silence, une pause, un soupir... une parenthèse qui s'ouvre sur une page nouvelle... avec l'envie secrète de ne jamais pouvoir la refermer, un hublot pointé sur l'horizon et se laisser aspirer, s'envoler... portés par les embruns et les cris des mouettes. Hasta luego !
  • Contact

Recherche